La perspective d’être plongé dans le vieux Los Angeles avec une ambiance de film noir était extrêmement alléchante. Un jeu d’enquête, en plus ? Je suis fan du genre, je prends ! Hélas, j’ai vite déchanté…
Ma note : 2/5
Titre : | L.A. Noire |
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Développeur : | Team Bondi, Rockstar Games |
Éditeur: | Rockstar Games |
Support : | PS3, Xbox360, PC (testé sur PS3) |
Sortie en France : | 17 mai 2011 (anglais, textes en français) |
Principe : | Plongé dans le Los Angeles des années 50, vous incarnez un inspecteur de police qui mène des enquêtes dignes des films noirs. |
(Note : ceci est un test que j’avais rédigé ailleurs, en 2011. J’ai décidé de le rapatrier sur Geek Like Me)
La route est longue…
L.A. Noire réussit le pari fou de conjuguer les trajets les plus mous, les phases d’enquête les plus creuses, et les interrogatoires les plus frustrants qu’il m’ait été donné de voir. Et le pire, c’est que le jeu partait pourtant sur de bonnes bases, car pour tout ce qui est univers de jeu c’est bien réussi : l’ambiance sonore et les décors restituent bien le L.A. de l’époque, la techno pour la capture de visages rend plutôt bien… C’est d’autant plus une grosse déception de voir que la team BONDI a créé une superbe base pour ce jeu, mais qu’ils ont complétement foiré la partie gameplay.
Voici par exemple des points de gameplay que je trouve très critiquables :
Trajets : extrêmement ennuyeux, maniabilité très moyenne, l’I.A. des autres conducteurs fait n’importe quoi (entre ceux qui restent deux plombes et te bloquent la route, ceux qui sont sur la voie de gauche et qui tournent à droite en te rentrant dedans)… On finit vite par conduire n’importe comment en slalomant entre les autres voitures, et quand on voit que ça diminue le taux de réussite de la mission, on finit carrément par passer tous les trajets en laissant la touche «Triangle» enfoncée (ce qui d’ailleurs fait sortir et re-rentrer le personnage dans le véhicule, toujours agréable pour bien casser l’immersion).
Missions annexes : ne s’intègrent pas du tout au jeu. On est sur la piste d’un meurtre, parfois on est censé aller super vite chez un suspect avant qu’il ne prenne la fuite, mais non, on nous appelle pour le cambriolage d’une supérette, qu’on peut aller résoudre pépère, car le suspect nous attendra sagement avant de prendre la fuite.
Interrogatoires : c’est extrêmement frustrant d’avoir uniquement 3 grands types de choix (vérité, mensonge, doute…) mais de ne pas savoir exactement quel angle Cole Phelbs va utiliser pour son interrogatoire. Même si le mensonge est vraiment évident (un peu surjoué de la part des acteurs qui incarnent les personnages), il suffit de ne pas donner exactement la réponse que le jeu attend pour foirer une question.
Le problème c’est que même si on sait exactement à quoi on veut confronter le suspect, si on ne fait pas EXACTEMENT la solution prévue par le jeu, le suspect va se braquer (oui, même si on a l’indice qui colle pile poil, désolé, à cet endroit là il fallait faire «doute», pas «mensonge»…)
Même Phoenix Wright était plus souple à ce niveau (du moment qu’on présentait un indice logique suite à une objection, ça suffisait à poursuivre l’interrogatoire).
« Passer les scènes d’action » : cette option en dit long sur le titre : les scènes d’actions se veulent « facultatives ». Certes, c’est une volonté de rendre ce jeu accessible, mais ça donne vraiment une impression qu’il y a plein de scènes qui ne sont là qu’accessoirement. Tout comme les trajets.
Affaire classée.
Et quelle douche froide quand j’ai voulu le revendre (alors que pourtant je suis du genre à conserver et collectionner les jeux, c’est dire à quel point celui-là m’a déçu) que même peu après sa sortie, il y avait tellement de reventes dans les magasins de JV que sa cote avait chuté… Je vois encore le vendeur me dire avec un air navré « je ne peux vous le reprendre qu’à moitié prix, c’est le 5e qui revient cette semaine… ».
Je donne quand même une petite moyenne à ce jeu car il a beaucoup de qualités techniques (puis la moyenne, ça va bien pour un jeu à moitié réussi). Mais ça reste ma plus grande déception de 2011.
Bref, si vous voulez participer à un film interactif, jouez à Heavy Rain. Si vous voulez un jeu d’enquête dans l’ambiance film noir, jetez vous sur Discworld Noir. Mais si vous aimez le jeu vidéo doté de profondeur et qui vous donne un tant soit peu de fil à retordre, et qui vous permet vraiment d’avoir le contrôle sur ce que votre personnage fait, évitez à tout prix L.A. Noire, sous peine d’enchaîner les frustrations. Où à la rigueur en cadeau, pour quelqu’un qui pratique le jeu vidéo en dilettante ?
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